À MES FRÈRES DU GRAND KASAÏ

" Demulu vantard " , cette expression collée, pour les minimalistes aux lubas du Kasaï et pour les maximalistes à tous les ressortissants du Kasaï, loin d'être un compliment n'est pas non plus en soi péjorative.

La vantardise dont on parle n'est rien d'autre que la fierté que traduit l'état d'esprit de ce peuple du Kasaï et ce n'est pas du tout un défaut, loin s'en faut. Plutôt, c'est un amour de soi dépourvu de complexe d'infériorité, c'est l'amour de la personne humaine à travers soi-même, c'est l'amour de l'être suprême que Dieu a créé à son image propre, c'est l'amour des valeurs humaines, des droits de l'homme, ces dons céléstes, inaliénables acquis par la naissance et non de la générosité de qui que ce soit ?

La fierté, en tant qu'état d'esprit, elle est confrontée aux vicissitudes de la vie qui peuvent, soit la booster dans un bon ou mauvais sens, soit l'annihiler. Et le Congo à démocratiser, dans sa folle descente vers les enfers, a entrainé avec lui tout ce qui est bon, pour ne laisser derrière lui que tout ce qui est mauvais. Et dans notre cas d'espèce, il se note que les années passent et avec elles cette fierté, laissant les tetela, les luluwa, les luba...pour ne prendre que ces exemples ( Que les autres tribus ne m'en tiennent pas rigueur car il est impossible de parler de tout le monde au risque de faire un livre ) avec les fronts piteusement courbés sans espoir d'être dressés pour s'être transformés en vrais salauds pleins de haine, méchanceté, jalousie, mensonge, calomnie...!

- Chers frères tetelas, souvenez-vous que face aux exclavagistes et colonialistes, vous n'avez pas courbé votre échine, vous vous êtes battus dans l'unité et sans merci et sans compromission et cela vous a valu un grand respect ! Les années passent et avec elles, votre bravoure, votre fierté. l'amour de la personne humaine à travers soi-même a laissé la place  à "tout pour moi et rien pour les autres", au rejet du prochain, à la haine contre son voisin de la savane ou de la forêt ! Quand la politique s'en mêle, les choses changent et quand vos salauds-politicailleurs en mal de positionnement s'en mêlent, tout se gangrène et l'atmosphère est polluée ! 

- Chers frères  luluwas, vos arrière-parents, quand les exclavagistes leur amenaient les marchandises humaines, les lubas de Mbujimayi donc, ils ne les considéraient pas comme exclaves, mais comme leurs frères et leur donnaient la terre. Luluwa diyi, diyi dimue. Luluwa diyi, diyi dimue ! ( Luluwa, une seule voix ). Voila le signe de votre fierté, complètement perdue quand vos salauds à vous s'en sont mêlés en 1960. Et depuis lors, rien ne bouge, rien ne marche, mais tout s'éfface : Luluabourg Kananga Malandji wa Nshinga wa tshiasa bakole, cette jolie capitale du Kasaï qui aurait dû être la capitale du Congo; Luebu-London, cette cité d'ambiance; Charlesville, Portfrancquis et Tshikapa wa Mansamba...

- Chers frères lubas, vos parents et grands-parents, sans diplômes universitaires, tels les juifs, sont rentrés sur leur terre, " Nkonga yo " ! Ils ont, sans le consentement de l'État, créé de toutes pièces, la ville de Bakwanga, la seule du Congo où les mains belge et gouvernementale sont invisibles. Ils l'ont développée avec leurs moyens des bords...et tous ces sacrifices dûs à leur fierté, se sont vus du jour au lendemain s'effriter. Bakwanga qui avait besoin d'un coup de pouce gouvernemental pour prendre de l'envol, s'est vu sucer comme un citron avec une grande complicité participative des salauds, vos  politiciens de pacotille sans foi ni loi, des égoïstes de naissance et qui se sont nourris de la haine, de la jalousie, de la calomnie, des mensonges et de la méchanceté à travers les entrailles maternelles. 

Chers frères du Grand Kasaï,

Rafraîchissons-nous la mémoire :

Sur 24 Premiers Ministres ( y compris les 1ers Commissaires d'État ), vous en avez eu 6 :

1. Patrice Emery Lumumba

2. Léonard Mulamba Nyunyi 

3. Honoré Mpinga Kasenda

4. Evariste Mabi Mulumba

5. Crispin Mulumba Lukoji 

6. Etienne Tshisekedi wa Mulumba

Bien ! Regardez maintenant à quel moment ils ont été élevés à ce poste, comment les choses se sont passées et de quelle manière ils ont quitté :

1. Patrice Emery Lumumba

  Les belges partent et les congolais, presque tous, n'ont trouvé bon que de confier toutes les lourdes charges ( au quotidien ) du pays entre les mains de votre fils.

Et comme le départ des belges n'était pas de bon coeur, ils ont laissé leurs chiens, loups et salauds derrière pour s'occuper de votre fils qui avait le destin de tout un pays entre ses mains.

Tous contre lui, il sera injustement et arbitrairement déchu et envoyé hargneusement dans l'au-delà.

Le premier de vos valeureux fils tué par haine, jalousie, méchanceté... 

2. Léonard Mulamba Nyunyi wa Kadima

   Général Léonard Mulamba Nyunyi wa Kadima, l'homme de Bukavu, en face de Mobutu s'essuyant. 

Mobutu s'empare du pouvoir et le 1er à qui il confie les charges du pays, c'est votre fils, formé sur votre terre, à l'École Centrale de Luluabourg de l'ex-Force Publique ( Efo-Kananga ) et on dit ceci :" Lors de sa présentation devant les chambres réunies à la date du 28 novembre 1965, la simple évocation de son nom avait déclenché des applaudissemnets frénétiques "

Homme respecté, travailleur, patriote, vrai et unique soldat du peuple. IL était partout où l'on avait besoin de lui.

Son aura au sein de la hiérarchie militaire et sa popularité parmi les soldats et la population ont ombragé Mobutu qui a fini par être contrarié. Il sera accusé de complicité et de trahison pour avoir calmé la mutinerie à Kisangani.

Rélevé de ses fonctions de 1er Ministre, il sera éloigné du pays comme Ambassadeur.

Léonard Mulamba Nyunyi partira de la primature avec lui, ce même poste en date du 26 octobre 1966.

Même s'il est mort longtemps après en date du 12 août 1986, on dit que Mobutu n'est toutefois pas étranger dans cette mort.

3. Honoré Mpinga Kasenda

  Et c'est 11 ans après le départ de L. Mulamba que le poste de 1er Commissaire d'État ( à peu près équivalent à celui du 1er Ministre ) sera institué et confié à un autre kasaïen, Honoré Mpinga Kasenda, en date du 6 juillet 1977.

Il mettra toute sa science, son honnetêté et sa sagesse au service des pouvoirs de Mobutu. Son intégrité morale et sa loyauté envers le guide ont fini par faire dire aux diseurs des bonnes aventures qu'une des filles ou petites-filles de Mobutu lui avait demandé de lui présenter quelques séances d'acrobaties appelées " chutes " devant sa famille présente. Il le fera avec enthousiasme et sous les applaudissements de tous.

Tout cela n'empêchera pas l'homme de Kawele de l'éliminer pendant qu'il était déjà Ministre des affaires étrangères dans un crash d'avion avec quelques parsonnalités dont le professeur Bingoto.

4. Evariste Mabi Mulumba

  Choisi pour son expertise...et il est sans histoire particulière. Il est sénateur et président de la Cour de comptes. Poste qu'il occupe ça fait un bail parce que ne présentant pas beaucoup d'enjeux. Il est au garage, dit leur jargon !

5. Crispin Mulumba Lukoji

On fera appel à lui au moment critique où Lunda Bululu venait de démissionner ( des choses rarissimes au Congo ) et que Mobutu avait besoin d'un homme non seulement à qui l'Occident pouvait faire confiance, mais aussi et surtout celui qui pouvait arracher la popularité à E. Tshisekedi, cette bête noire de tous les politiciens de pacotille..

6. Etienne Tshisekedi

  Encore étudiant, Mobutu et Kasavubu feront  appel à lui en 1961 au moment où le Congo était ingouvernable en tant que Commissaire Adjoint à la Justice ( Vice-Ministre ).

Encore un jeune cadre universitaire, il était déjà Recteur d'une Haute école supérieure " ENDA "

C'est quand il fallait aligner le Congo sur la voie de la démocratie que Mobutu trouvera qu'il n'y avait que Tshisekedi pour le faire, mais le peuple qui voulait que Tshisekedi soit son propre choix a, sans concession, dit non à  l'unilatéralisme chausse-trape de Mobutu.

Il fallait attendre les négociations dites de Palais de marbre de septembre 1991 pour voir Tshisekedi accéder à la Primature et pour ne pas travailler car il sera destitué pour avoir biffé les mentions inutilement introduites dans le texte de compromis.

Le peuple prendra sa revanche à la CNS en date du 15 août 1992 en lui réservant 70,8 % des voix devant ses adversaires Thomas Kanza, le candidat de la majorité présidentielle et Clément Kanku.

Des peaux de bananes sur son chemin :

- Il mettra plus de deux semaines pour former son cabinet.

- Mobutu et les siens s'accapareront de la Banque Centrale

   et feront tourner allègrement la planche à billet.

De son côté :

Avant d'entrer en fonction, il demandera à tous ceux qui détenaient illégalement les biens de l'état de les remettre. Les prévisions seront largement dépassées car dans cette ambiance inusitée, les saigneurs du Congo remettront, vous vous en doutez, même les biens privés.

Il démonétisera en une phrase prononcée une seule fois, le billet de 500 Zaïres pendant que les ennemis du peuple multiplieront toutes sortes de déclarations, conférences, communiqués, rencontres d'explications...sans succès.

Le cher dollar perdra du jour au jour sa valeur devant la monnaie nationale requinquée par la " Tshisekedimanie " et personne ne voulait le garder sur soi.

Et comme il fallait s'y attendre, toute cette situation ne pouvait pas plaire et il sera une fois de plus destitué.

Ce n'est qu'en 1997, quelques semaines avant l'arrivée des truands de l'AFDL à Kinshasa que la fameuse classe politique proposera la candidature de Tshisekedi à la Primature...il partira encore sans travailler... 

Parce que vous avez bien regardé, vous conviendrez donc avec moi que les salauds de la République se sont bien servis de votre bravoure et de votre fierté. Ils vous ont utilisé, sucé et saigné avant de vous jeter aux enfers, c'est le cas de Patrice Lumumba, de Léonard Mulamba et de Mpinga Kasenda, s'ils ne vous vilipendent pas à la longueur des journées, ne vous jetent pas en pâture à la vindicte populaire comme on le ferait avec n'importe quel malfrat et c'est le cas de Etienne Tshisekedi.

Toutes ces ignominies ont été commises au grand jour avec la complicité avérée des plus proches. Albert Kalonji Mulopwé l'avait prédit : " Ni banubelela misa mu mpala " ( Les salauds vous pourriront la vie ).

Chers frères du Grand Kasaï,

Exposés à toutes sortes de vicissitudes, la porte de votre âme s'est ouverte pour laisser entrer Caïn. Il est entré, s'est confortablement installé et a méticuleusement préparé le terrain aux salauds. Ceux-ci sont entrés à leur tour, ils vous ont pourri la vie, vous ont semé la zizanie " Tala bino na bino bobandi kobunda. Eye mabe " !

Toutes ces hargnes, haines,... vous ont fait perdre tous vos sacrifices et énergies consentis et vous avez tout perdu :

Mbujimayi-Kananga ne sont que des ruines sans eau, sans route, sans courant éléctrique, sans hôpitaux, sans écoles.

Les grands hommes d'affaires délocalisent leurs affaires vers Lubumbashi ou Afrique du Sud.

Les cadres universitaires fuient avec leurs cerveaux vers Lubumbashi, Kinshasa quand ce n'est pas vers L'Europe.

Les jeunes gens quittent pour aller vivre là où ils estiment qu'il fait beau vivre.

Faute d'urbanisation, les ravins se sont invités , les lacs se sont formés, les mouches et les moustiques ont envahi l'environnement, la poussière s'est mélangée à l'air et au vent, les nuits sont de plus en plus noires quand les étoiles et la lune sont allées consoler les autres damnés de la terre.

Les vivres étant rares et chers, on mange à tour de rôle.  Il n'est pas rare de voir une treizaine d' enfants assis à même le sol, autour d'un bol de foufou à base de bikuluidi ( déchets du manioc ) et d'une assiète de pondu préparé presque sans huile et chacun d'eux avec plus ou moins 4 unités de Malawi ( Grand-cousins des frétins ) dans la main gauche et il ne passe jamais 3 secondes sans qu'il ait leché la sauce de Malawi qui coule tout au long de son bras couvert de poussière.

À cause de la libéralisation des activités diamantifères ( Cette politique conçue pour vous freiner à étudier ), les jeunes ont envahi les mines des diamants laissant les enseignants dans leurs écoles sous les manguiers.

Vos filles et soeurs se vendent au rabais dans des mines, autour des comptoirs et la nuit elles sont au marché de tippo tip. Celles qui étudient font le troc de " CCC " ou de " 3 C " avec leurs enseignants : " Cote contre corps ". 

Vos parents, en " proxénétant " leurs filles, perdent leur dignité et tout contrôle sur elles. Et paradoxalement c'est elles qui prenent le dessus et les parents doivent justifier l'utilisation de leur argent.

Vos femmes vendent et se vendent ( wenda mushinga, bamwenda mushinga avait ironisé un certain musicein traditionel au nom de Kabongo Tshisensa ) le long des routes poussiéreuses à gros nids de poules, de 5 heures à 1 heure du matin quand elles ne sont pas allées chercher de l'eau à plusieurs kilomètres en ville Miba, cette petite cité moderne abritant les travailleurs de la Minière de Bakwanga ( Miba ) qui a financé les aventures de l'AFDL, qui a aidé cet anachronique de révolutionnaire, cet ivrogne jovial et déplumé de Laurent Désiré Kabila et ses truands de rwandais, parmis lesquels, son fils adoptif. Ce gamin sans éducation, sans aucun titre scolaire dont le seul mérite connu reste le maniement des volants des véhicules et des armes à feu quand il faut tuer, tuer sans froid aux yeux, sans pitié et sans remords aucun les congolais à domicile, c'est-à-dire, chez-eux dans leur propre pays.

Chers frères du Grand Kasaï,

Vu tout ce qui précède, y ajouter la médiocrité, la propension à l'enrichissement sans cause, au pillage du patrimoine national et à la nuisance sans limites de dignes fils du pays dont fait montre le gouvernement Kabila que vous avez choisi par ignorance et par omission en 2006, vous n'avez qu'un choix : " Mettre Kabila et collabos hors d'état de nuire ".

C'est une question de vie ou de mort : Vous le laissez en vie, il s'accapare encore du pouvoir et vous tue sans pitié. Vous le mettez hors d'état de nuire et vous avez la vie comblée pour l'éternité.

Et maintenant qu'il ne vous reste plus que Etienne Tshisekedi, celui qui a déjà offert sa vie pour tout le Congo, vous avez tous le devoir de le protéger contre toutes les tentatives, d'annulation de sa candidature à l'élection présidentielle et d'assassinat, contre les méchantes calomnies, jalousies, haines et injures...

Armez-vous dès maintenant de :

- Votre parole pour convaincre les indécis, les ignorants,

   les neutres, les corrompus à voter pour E. Tshisekedi.

- Votre argent pour financer la campagne de celui qui

   va sortir le Kasaï et le Congo du gouffre.

- Tout ce qui peut vous aider à chasser Kabila et

   collabos du pouvoir.

Si vous ratez cette opportunité " 2011 ", sachez que Kabila vous fera des misères, vous pourrira la vie même pendant 51 ans. Vous aurez été prévenus !

                                                   WA BA TSHIONDO